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Francis Bacon (1561-1626)

PENSÉE

Bacon est un des fondateurs de l'épistémologie scientifique moderne.

Pour une bonne méthode scientifique, il faut chasser les préjugés, c'est-à-dire :

  1. Fantômes de la tribu, de l'espèce : ce sont les illusions anthropomorphiques, par exemple les erreurs des sens, des passions. Bacon dit notamment que notre désir d'harmonie du cosmos (les trajectoires circulaires des astres) sont de cet ordre-là.
  2. Fantômes de la caverne (illusion liée à l'allégorie de la caverne de Platon) : il s'agit des illusions de l'homme individuel dues à la singularité de son histoire, de son hérédité, de son origine sociale.
  3. Fantômes du forum : Il s'agit ici des illusions dues à notre tendance trop rapide de réaliser des abstractions, de pousser trop vite la logique de l'induction (repris par la tradition anglo-saxonne, notamment Hume)
  4. Fantômes du théâtre : Ce sont les illusions propagées par les systèmes philosophiques: « ces systèmes sont comme autant de pièces de théâtre que les divers philosophes sont venus jouer chacun à leur tour ». S'appuyer en permanence sur des auteurs en guise d'arguments est une perte de temps.

Éléments méthodologiques (les 3 moments de la recherche scientifique):

  1. Observation des faits ("la chasse de Pan"). Bacon critique l'abus de syllogismes qui ne peuvent pas permettre de découvrir les secrets de la nature. Il faut classer les faits en: - Faits de présence. - Faits d'absence. - Degrés. (cf tables de concordances, des différences, des variations concomitantes de John Stuart Mill au XIXème siècle).
  2. Position d'une hypothèse par induction.
  3. Vérification expérimentale de l'hypothèse par le plus grand nombre de faits. C'est Bacon qui a inventé la notion d'"expérience cruciale" ("instancia crucis") qui doit permettre de faire le choix entre plusieurs hypothèses contradictoires. Bacon en fait voulair marier l'empirisme simple et la méthode rationnelle: «Nous croyons marier à jamais et d'une manière aussi stable que légitime, la méthode empirique et la méthode rationnelle, méthode dont le divorce malheureux et les fâcheuses dissonances ont troublé tout dans la famille humaine.»

    Bacon ne sépare jamais l'esprit scientifique de l'esprit technique (très moderne). La science débouche sur la puissance, et toute vraie puissance passe par la science (Dans "Novum Organum"). Les techniques appartiennent au monde naturel. Elles ne sont pas l'expression de forces magiques. Elles sont l'exploitation rationnelle de déterminismes naturels.

    Certains disent que sa philosophie du succès scientifique et technique est corrélé avec sa vision personnelle de la réussite sociale. Bacon est aussi un pragmatique et un positiviste avant l'heure. Il renvoie donc les causes finales à la Métaphysique, mais à la différence des positivistes, il le fait pour célébrer la grandeur de Dieu. Il ne dit pas que l'explication finaliste est fausse. Il dit qu'elle est stérile (il dira notamment : "les causes finales sont des vierges consacrées à Dieu, elles n'enfantent rien").

     

    La classification des sciences de Bacon

  • Sciences de la mémoire ou "histoire"
  • Sciences de la raison ou "philosophie".
  • Sciences de l'imagination ou "poésie".

INFLUENCES

Bacon n'est pas un savant. Il ne connaît pas bien la nature. Mais il a tracé, selon une expression de Voltaire, les chemins qui mènent à elle. Leibniz a reconnu devoir une grande partie de sa vocation philosophique et scientifique à la lecture de l'œuvre de Bacon. Il le considère comme un plus grand philosophe que Descartes.

Deux grands courants de pensée se réclameront de lui :

1) Le rationalisme méthodique, notamment avec Descartes, débouchant sur une philosophie mécaniste.

2) L'empirisme, notamment chez les auteurs anglais: Hobbes notamment. Mais les empiristes se réclament aussi de Guillaume d'Occam.