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Le
doute cartésien
«Je
fermerai maintenant les yeux, je boucherai mes oreilles, je détournerai
tous mes sens, j'effacerai même de ma pensée toutes les images des choses
corporelles, ou du moins, parce qu'à peine cela se peut-il faire, je
les réputerai comme vaines et comme fausses, et ainsi m'entretenant
seulement moi-même, et considérant mon intérieur, je tâcherai de me
rendre peu à peu plus connu, et plus familier à moi-même. Je suis une
chose qui pense, c'est-à-dire qui doute, qui affirme, qui nie, qui connaît
peu de choses, qui en ignore beaucoup, qui aime, qui hait, qui veut,
qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent. Car ainsi que j'ai
remarqué ci-devant, quoique les choses que je sens et que j'imagine
ne soient peut-être rien du tout hors de moi, et en elles-mêmes, je
suis néanmoins assuré que ces façons de penser, que j'appelle sentiments
et imaginations, en tant seulement qu'elles sont des façons de penser,
résident et se rencontrent certainement en moi. Et dans ce peu que je
viens de dire, je crois avoir rapporté tout ce que je sais véritablement,
ou du moins tout ce que jusques ici j'ai remarqué que je savais.»
(Descartes:
Troisième Méditation métaphysique, 1641. Coll. 10/18, p.155)
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