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Isaac Newton (1642-1727)

La controverse Newton (Clarke)-Leibniz


Troisième attaque de Leibniz

- Leibniz est irrité par le second écrit de Clarke: l'espace et le temps absolus sont, pour Leibniz, des idoles. Mais il est vrai que l'attaque de Clarke vise le rationalisme intégral de Leibniz.

Leibniz critique maintenant le concept d'espace absolu en essayant de montrer qu'il y a une contradiction entre :

  • Le fait que l'espace est infini et le temps éternel, et qu'il est donc un attribut de Dieu quand ce n'est pas carrément son essence.
  • D'autre part, que l'espace et le temps absolu seraient divisibles, puisque composés d'espaces et de temps relatifs. Ceci introduit donc une division en Dieu, ce qui est absurde puisque Dieu est un être spirituel.

Vision de Dieu assez contestable à mon sens !
M'enfin, c'était l'époque...

- Quant à la question d'un Dieu qui agit de par sa pure volonté libre, Leibniz pense qu'elle est aussi absurde. Pour choisir, il faut avoir devant soi des raisons. On ne choisit pas dans le vide. Il reproche donc à Newton une volonté divine qui serait l'expression d'une liberté d'indifférence. Dieu choisirait sans raison, selon son bon vouloir.

Le théologien allemand Jürgen Moltmann
est très sévère à l'égard de ce Dieu newtonien
-qui est aussi le Dieu cartésien-
où la liberté n'est pas fondée sur le bien ou l'amour,
mais sur une sorte de volonté toute-puissante, purement gratuite.

Quand l'homme reprend cette idée pour exprimer sa domination sur la nature, dit Moltmann,
il crée une extériorité entre lui et la nature
et c'est ce qui a conduit à la crise écologique d'aujourd'hui...

- Leibniz ajoute que, dans la perspective newtonienne, si le monde est abandonné à lui-même, alors la force motrice de l'univers diminue et l'univers se dégrade... L'univers, selon les newtoniens, est donc soutenu par un miracle permanent. L'origine du chaos dans la nature n'est donc pas naturelle et apparente, mais elle se situe en Dieu lui-même qui a créé ce monde.

Là, nous touchons un problème très grave (donc passionnant) et très moderne :

La structure ordonnée de l''univers, selon les newtoniens, est maintenue par l'intervention permanente de Dieu. Notamment l'architecture des structures complexes, vivantes etc. Ce problème rebondira sur celui de la permanence et de l'évolution vivante sujettes à la dégradation entropique. En effet, Newton, Descartes, Leibniz n'ont pu voir de leur temps, que l'application stricte des lois de la mécanique entraîne une dégradation des systèmes -fermés bien sûr, ou proche de l'équilibre thermodynamique-.

Troisième réponse de Clarke

- Les newtoniens vont protester contre l'accusation de Leibniz selon laquelle ils font de l'ordre dans la nature un miracle perpétuel. Mais ils vont toutefois défendre le fait que le mouvement circulaire, dû à l'attraction des objets les uns sur les autres, est le résultat de l'action divine : en effet la nature du mouvement impose que l'objet continue sur sa lancée en ligne droite. Il en résulte que pour briser ce mouvement naturel, il faut une attraction : cette attraction est une action divine permanente.

- Clarke-Newton continuent à penser que Dieu choisit indifféremment entre différents cas possibles.

On commence à s'entêter, chacun de son côté.

- L'espace absolu n'est pas Dieu, mais l'espace infini ou plutôt l'immensité (nouveau concept). Cet espace est indivisible. Clarke dira que l'on abuse trop ici du mot de "parties" de l'espace.

- Quant au temps selon Clarke, il ne peut être un ordre de succession. Car Dieu aurait pu créer le monde avant ou après, quand il le voulait

Derrière cela se cache  une question que l'on entend souvent:
qu'y avait-il avant le Big Bang ?
Cette question est typiquement newtonienne...