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Isaac Newton (1642-1727)

La controverse Newton (Clarke)-Leibniz

Quatrième écrit de Leibniz

- Le Quatrième écrit de Leibniz touche alors des questions métaphysiques :

  • D'abord, il réaffirme avec force la validité universelle et absolue du Principe de Raison suffisante : pas d'action sans choix. Pas de choix sans motif. Pas de motif sans divers possibles en compétition. Il ne peut y avoir deux possiblités équivalentes -conduisant à un choix indifférent de Dieu-. Les "indiscernables" sont identiques (voir plus haut dans la présentation de la pensée de Leibniz).
  • Il affirme ensuite avec force qu'il n'y a pas d'espace sans corps et réciproquement (point de vue cartésien). L'espace vide est, pour Leibniz, une fiction pure et simple.

Cela ne signifie pas non plus que l'espace et la matière sont limités:
dans la pensée médiévale, l'univers était fini et au dela des corps,
l'espace était imaginaire, en dehors.
Pour Leibniz, que ce soit à l'extérieur ou à l'intérieur, l'espace vide est une aberration.

Leibniz reprend les objections selon lesquelles l'espace ou le temps absolu (de Newton) sont divins, ce qui n'est pas possible puisque l'espace et le temps sont divisibles (Leibniz reste attaché à une conception de l'espace et du temps comme relations quantitatives au sein de la matière).

Koyré pense que Leibniz n'a pas compris
la conception de l'espace et du temps newtoniens
qui sont des "unités globales"  qui précèdent
et rendent possibles les relations qu'on y trouve ensuite
(espaces et temps relatifs)...
et qui permettent la présence active de Dieu dans sa création.

Quatrième Réponse de Clarke

- Si Dieu est soumis à une nécessité mathématique, il est soumis à une fatalité. Il n'a plus de liberté.

  • Or Dieu est un esprit, un être autonome qui agit à partir de lui-même, il peut tout-à-fait agir indifféremment dans un sens ou dans l'autre.

- Puis Clarke dévie la réflexion vers la question de l'atomisme: Ne peut-il pas y avoir d'objets identiques face à Dieu? En effet, selon Leibniz, puisque le principe de raison suffisante, exige que Dieu fasse le réel le plus économique possible,
comment expliquer la présence de nombreux éléments identiques et soumis aux mêmes situations dans l'espace et le temps: en l'occurrence les atomes.

  • Or Dieu agit sur chacun des atomes, même s'il doit se répéter des quantités de fois.

- Quant à l'espace, Clarke établit l'attribution de l'espace à Dieu. Mais il ajoute que cette attribution de l'espace à Dieu n'est pas une atteinte à sa perfection. Newton a bien distingué 2 espaces: l'espace absolu n'est pas divisible. Ce sont les corps qui le sont.

  • Par la distinction entre les corps et l'espace ou le temps absolus, Newton prend bien soin de faire la distinction entre Dieu et la création.

- De même pour le temps: il y a des temps parfaitement semblables. Si Dieu avait obéi à son souci d'économie, alors la mesure du temps est impossible. Il n'y aurait eu qu'un temps, unique, au sein duquel le mouvement aurait été impossible.

- Autre point: Clarke, non sans perfidie, devant l'accusation de Leibniz selon laquelle les forces newtoniennes seraient une sorte de miracle surnaturel permanent -répond que le dualisme cartésien rigide entre le corps et l'esprit sans réalité substantielle intermédiaire et pourtant unie dans l'action et l'existence tient tout autant du miracle.

Et bing dans les gencives !
Je suis bien d'accord avec lui !

- Clarke termine en disant que loin d'être un animal muni de sens et d'organes, l'univers n'est pas non plus une pure mécanique.

La porte est ouverte vers une représentation plus organique de la nature...
Je vous renvoie à Whitehead !

REMARQUE : On voit que Clarke, face aux attaques répétées de Leibniz, finit par affirmer que l'espace et le temps sont des attributs éternels et incréés de Dieu. Sans doute a-t-il perdu de vue la perspective newtonienne initiale selon laquelle les "Principia" étaient un ouvrage à la recherche des "principes mathématiques". Le débat a glissé vers la métaphysique et l'ontologie. Newton s'était toujours bien réservé le fait que l'absolu de l'espace et l'éternité du temps ne signifiaient pas qu'ils étaient divins.


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