La
controverse Newton (Clarke)-Leibniz


Le
Cinquième et dernier écrit
de Leibniz est un long traité adressé à la Princesse de Galles.
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Liberté de Dieu : Il commence par distinguer entre un "motif":
qui est une raison qui incline sans imposer, sans déterminer. Et
une "cause" qui produit nécessairement son effet. Entre
les deux, il y a la nécessité "morale" -donc libre-.
Bien
vu !
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Leibniz
explique que la liberté signifie pour lui, comme pour de nombreux
philosophes, le mouvoir de faire ce qui est bon -sans être
géné par des obstacles-... Et non le pouvoir de faire ce que
l'on veut. Dieu en agissant et choisissant ce qui est bon
n'oppose pas une échelle de valeur à un être indifférent.
Il ne fait que suivre sa nature en choisissant ce qui est
bon, ce qui est meilleur. La liberté divine et la bonté divine
appartiennent à sa nature. Ce ne sont pas deux pôles opposés.
Bien
vu, là aussi !
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Autre aspect très important à propos de l'activité de Dieu qui
ferait tourner les corps. Leibniz s'appuie sur ce qu'il appelle
le "principe d'observabilité".
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Le
"principe d'inertie" (un corps seul est en repos
ou en mouvement uniforme) de Newton est dénué de signification
: il est un principe purement mathématique. Il est inobservable.
La réalité physique, matérielle du monde ne montre pas de
tels mouvements. Ce principe montre le caractère purement
relatif du mouvement et de l'espace. Le principe d'inertie
de Newton n'a pas d'existence réelle, mais seulement une existence
idéale.
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Dans
la réalité, Dieu a choisi de faire tourner les objets, bien
que les principes mathématiques concernant la nature du mouvement
disent que les objets doivent -par eux-mêmes- aller en ligne
droite. Le "principe d'inertie" appartient au possible
et à l'abstrait.
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Quant au miracle, Leibniz explique que celui-ci ne se définit
pas comme une "exception". Mais il est la nature même
de l'événement.
Position
métaphysique essentielle :
ce ne sont pas les apparentes exceptions de la nature qui sont miraculeuses,
c'est le fait qu'il existe un monde !
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Leibniz va encore plus loin : l'explication
de l'action à distance par des forces non mécaniques, des forces
"spirituelles" est un renoncement de la science pour
la magie. Comment, de plus, des actions spirituelles pourraient
être aussi régulières?
Il
faut donc un soutien naturel à l'action à distance, d'où le
refus de l'espace vide.
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Leibniz ne donne pas là d'explication à la gravitation. Mais au
fond, ce qu'il désire, c'est montrer l'autonomie de l'univers
par rapport à Dieu.
Il
faudra attendre la "relativité
restreinte" -et encore !-
pour s'arracher à ces notions de "forces" à
distance.
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Leibniz attaquera aussi le "positivisme" (le mot n'est
pas dans Leibniz, bien sûr) de Newton qui se cache derrière le prétendu
"mathématisme".
Leibniz meurt
avant de recevoir la réponse de Clarke.
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QUI A GAGNÉ ? 