Le
TEMPS PERDU et le TEMPS RETROUVÉ (4)
Prigogine
et Stengers vont démontrer la situation difficile devant laquelle
cette dissolution du temps dans l'espace et la géométrie va se trouver.
Sans développer et en simplifiant, en voici quelques étapes :
- Le
second principe de la thermodynamique
(ou Principe de Carnot) indique une direction du temps irréversible
: un système fermé ou proche de l'équilibre tend vers l'état où
les distributions des positions et des vitesses dans l'espace est
le plus probable : c'est le temps vers la mort
- en d'autres
termes, un état sans structure, uniforme, totalement désordonné...
- et sans
mémoire -c'est l'état d'"entropie
maximale"
- Or cette
idée contredit la mécanique qui détermine des lois universelles
(quasi-divines) qui devraient démontrer l'éternité de la nature
: tout est prévu dans la "chiquenaude initiale" (expression
de Pascal)
D'un
côté, un monde éternel et mécanique
de l'autre, un monde mort sans structure et sans mémoire...
Triste univers : on comprend que l'homme préfère sa subjectivité et
son histoire !
- Plus difficile
est l'articulation entre mécanique, thermodynamique et évolution
biologique.
- La première
revendique l'éternité !
- La seconde
la dérive de toutes choses vers la mort !
- La troisième
l'évolution totalement aléatoire du simple vers le complexe !
Je rappelle
que la théorie darwinienne estime que l'évolution biologique est le
fruit du hasard des mutations,
bizarrement sélectionnées par une "sélection
naturelle" !
La position de Jacques Monod, résolument mécaniste et darwinien, et
spécialiste de la biologie
conduisait à une vision tragique : que fout l'homme dans un tel univers,
dominé par la nécessité mécanique et l'aléatoire de l'évolution ?
Quel
Mic Mac !
- Quant à notre
XXème siècle, il voit le temps, le devenir, le surgissement qualitatif
apparaître partout -à commencer par l'Univers entier...
Les
sciences elles-mêmes, en commençant par la physique,
ont
retrouvé le temps, voire la "multiplicité des temps"...
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