Le
TEMPS PERDU et le TEMPS RETROUVÉ (6)
«Chaque
être complexe est constitué par une pluralité de temps, branchés les
uns sur les autres selon des articulations subtiles et multiples.
L'histoire, que ce soit celle d'un être vivant ou d'une société, ne
pourra plus jamais être réduite à la simplicité monotone d'un temps
unique, que ce temps monnaie une invariance, ou qu'il trace les chemins
d'un progrès ou d'une dégradation.»
Le temps
est lui aussi entré dans le domaine du complexe...
Prigogine utilise le mot "histoire".
Jusqu'ici le mot histoire était réservé à l'humanité,
et encore ! L'histoire récente seulement, puisqu'on parle aussi de
préhistoire.
Prigogine
et Stengers montrent que a nature est loin d'être sans histoire,
qu'elle manifeste partout des imprévus, des nouveautés,
bref de quoi nous émerveiller et nous y réinstaller.
«L'opposition
entre Carnot et Darwin a fait place à une complémentarité qu'il nous
reste à comprendre dans chacune de ses productions singulières.»
Le mot
est lâché : la singularité,
l'unicité de chaque réalité, de chaque relation, de chaque événement
la singularité de chaque visage, sans doute ?
Comme
c'est curieux : Aristote disait
qu'il n'y a de science que du général
et d'autres penseurs de l'éternel et du rationnel
et voilà que Prigogine et Stengers nous parlent de singularité,
d'histoire, d'imprévisibilité...
Au
coeur même des sciences !
Mais où va-t-on ?.
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