Le
TEMPS PERDU et le TEMPS RETROUVÉ (6)
«La
découverte de la multiplicité des temps n'est pas une "révélation"
surgie soudain de la science; bien au contraire, les hommes de science
ont cessé aujourd'hui de nier ce que, pour ainsi dire, chacun savait.
C'est pourquoi l'histoire de la science négatrice du temps fut aussi
une histoire de tensions sociales et culturelles.»
Bon,
vous allez me dire : c'est bien beau, ce que dit Prigogine
Encore faut-il le démontrer ?
Soyons
sérieux ! Comment voulez-vous que je montre en quelques lignes
ce que Prigogine démontre analytiquement sur de nombreuses pages...
J'espère seulement vous avoir donné l'eau à la bouche !
La question
du temps est au coeur de l'ouvrage de Ilya Prigogine et d'Isabelle
Stengers : "la Nouvelle Alliance". Tout en décrivant l'histoire
des sciences, les auteurs montrent les impacts culturels et philosophiques
des paradigmes scientifiques
en oeuvre.
Leur réflexion
s'approfondit philosophiquement dans leur second ouvrage commun :
"Entre le temps et l'éternité".
Voici quelques conséquences
notées par les deux scientifiques :
- L'homme de
science n'est plus le savant éternel, au-dessus du flux et des
turbulences naturelles, et encore moins -par extrapolation- à
l'écart des mouvements de l'histoire.
- Les sciences
et les techniques doivent réinterroger le rapport de l'homme
à la nature qui, depuis Descartes notamment, est conçu comme
un rapport de domination -comme si nous étions les sujets externes
d'une nature purement objet !
- La science
elle-même est historiquement située : mais
cette histoire n'est pas à réduire à la simple histoire humaine.
Elle s'enracine dans la nature elle-même.
- Il y a la place
aujourd'hui pour un véritable "réenchantement" de la
nature, dès que l'on ouvre les yeux sur sa prodigieuse et complexe
fécondité !
Alors
là, de ce point de vue, je vous invite à plonger dans Teilhard
de Chardin
Prigogine et Stengers ont préparé le terrain !
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