Comment
Whitehead va-t-il exploiter la théorie relativiste ?
Sa
pensée va évoluer tout au long de sa vie.
Il a écrit un ouvrage appelé "Time, space and relativity"
mais sa réflexion s'amplifie au fur et à mesure qu'il évolue
en philo...
jusqu'à atteindre sa plénitude dans "Science and the
Moderne World"
et "Process and reality"
- Whitehead
estime que la relativité porte un coup majeur au matérialisme
classique :
- pas
de simultanéité de la présence des objets dans l'espace.
- un
espace et un temps propre à chaque lieu.
Ce
qui importe c'est l'entité commune espace-temps-objet,
c'est-à-dire l'événement
(voir la signification de ce mot chez Whitehead,chez
Morin et
chez Ladrière)
- Whitehead
généralisera le principe de relativité : un objet
concret est toujours en relation. Parler d'un objet sans
les relations n'est qu'une abstraction.
- en
relation avec l'espace-temps. C'est pour cela qu'il préfère
le concept d'"événement".
- en
relation avec les autres "événements" de l'environnement.
- en
relation avec les observateurs.
- Whitehead
intègre la relativité dans sa philosophie de l'organisme
:
- La
relativité crée un lien entre l'espace et le temps et
fait disparaître l'idée d'un espace et d'un temps absolu
: le temps n'est donc pas la mesure du mouvement.
- En
revanche, les organismes vivent une expérience temporelle
dans la durée. La vraie bifurcation entre l'espace et
le temps est en fait une bifurcation entre l'espace-temps
relativiste et la temporalité organique. Dès qu'il y a
structure organique, il y a le temps...
- Whitehead
ira encore plus loin en essayant de démontrer que la réalité
peut être interprétée entièrement sous l'angle organique.
- Il
faut apprendre à penser en perspective : le point
de vue selon lequel nous voyons le monde est toujours situé.
Il n'y a pas de possibilité de penser comme si l'observateur
était au-dessus du monde.
- Cela
dit, Whitehead refuse toute interprétation subjectiviste
: la relativité ne dit nulle part que tout dépend de la
subjectivité de l'observateur. Non : en relativité, c'est
la position dans l'espace-temps qui importe. Cela est
vrai d'un observateur humain, mais aussi de la chaise
sur laquelle j'ai posé mon arrière-train, du flocon de
neige qui tombe dehors, des météorites qui gravitent dans
l'espace...
Pour
approfondir, voir le premier texte sur
le sophisme du concret mal
placé...
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