
Camino
mozarabe (18) : Granada-Bucor (sous les oliviers)
Ai du mal à
vouloir quitter Granada, après ces 2 jours.
- Je prends le desayuno gargantuesque avec Lou, la
dame riche dont j'ai parlé hier.
➡ Au revoir, tout le monde, les hermanas indiennes.
➡ Marche dans la ville.
La Cathédrale est fermée et gardée par des policiers.
- Dans la rue, il y a des sculptures en bronze qui
évoquent des aspects du monde andalou.
- Je marche jusqu'au tram qui m'emmène à l'arrêt
Anfiteatro de Maracena. On traverse Maracena, on sort
de la ville.
➡ Côté nature, ce n'est pas terrible. Longue marche
plate jusqu'à Atarfe. Arrêt dans le parc municipal...
- Les balises sont rares, voire invisibles. Un vrai
jeu de pistes sur cette partie du chemin.
▶ La sortie d'Atarfe est interminable. Le Camino longe
des zones industrielles.
➡ Le Camino accompagne la voie ferrée durant de longs
kilomètres.
Il fait chaud, mais le ciel est couvert d'un léger
voile.
➡ Arrivée à Pinos Puente, on ne se comprend pas avec
l'hébergement. Je perds plus d'une heure à tourner en
rond, alors que je crève de chaud et que j'ai 17 km
sur du bitume et de poussière dans les jambes...
- Quand, enfin, je trouve le gîte, je me fais
accueillir comme si j'étais un intrus. Passons les
détails...
- D'autres désagréments se mêlent à cela...
Ai des troubles de mémoire...
▶ Zut : je vais boire plusieurs cervezas, achète
quelques courses, me dis que je dois garder un bon
état d'esprit...
Pour cela, retrouver la nature !
➡ Je marche 5 km sur une route goudronnée, puis
bifurque vers Bucor que je dépasse...
- Je pars au milieu des oliviers... et m'installe pour
dormir dehors sous un arbre.
▶ Juste un petit souci dans la nuit : une sorte
d'allergie dès que je sors la tête de la pèlerine.
Bizarre : une plante ! L'olivier.
- Mais je dors très bien.
Camino mozarabe (19) :
oliviers-Moclin
Ai bien
dormi, dehors, sous les oliviers🌙🌌. Il fait
bon. À refaire.
➡ Je marche tranquillement jusqu'à Olivares sous
un ciel légèrement couvert, bientôt traversé par
les rayons du Soleil.
- À Olivares, je commande un desayuno dans un
café, à base de 🍅 tomates, huile d'olive et
jamón, comme on me l'a expliqué chez les sœurs
de Granada.
▶ Une charmante jeune espagnole, Blanca, vient
me tenir compagnie. Elle cherche un compagnon
pour faire Compostelle ! Je la renvoie vers les
associations...
- Les habitants d'Olivares sont très sympas. Ils
viennent m'interroger et me conseiller...
➡ C'est dimanche de Pentecôte. Par chance,
j'attrape une eucharistie à l'église : rapide,
des personnes âgées, un baptême, pas de
sermon... Fin d'une époque !
➡ Grosse montée vers Moclin : 400 m de dénivelé
en moins de 4 km ! Je surveille mon cœur et ma
respiration (ne suis plus tout jeune)… et l'état
de mon moignon.
- Suis très étonné de ma résistance physique
!... en dépit de la chaleur.
😢 Apprends le décès de Jean-Michel Pailhories
(fidèle compagnon du Chemin) durant la
grimpette. Ai de la peine.
➡ Arrivé en haut, après une heure trente de
marche, je me rends à l'hébergement réservé :
personne !
- L'autre hébergement était complet...
- Je redescends au restaurant de ce magnifique
village dominé par une impressionnante
forteresse.
Belle ambiance au restaurant..'
▶ vers 15h30, je retourne au gîte. Toujours
personne et mon téléphone est naze.
- À 17h30, je retourne au restaurant où un
espagnol, voyant mon désarroi, m'emmène chez la
gestionnaire du gîte.
👿 Celle-ci est de mauvaise humeur (on a dû la
sortir de sa sieste). Bon gré, mal gré, elle
monte au gîte, me donne une chambre, encaisse
30€ pour un local vide et quelconque, et
m'enferme dans la propriété !
... Heureusement, ai fini par trouver un passage
par où sortir.
▶ Les aseos (douche) ne sont pas simples pour un
handicapé !
▶ Rien à bouffer : je finis par trouver un vieux
paquet de pâtes dans une cave -dont j'ai repéré
la clé-.
🙂 Décidément, les hébergements ne me
réussissent pas depuis 3 jours ! Telle est la
vie du pèlerin qui ne se plaint pas 🙃
- Cela dit, les habitants de Moclin sont très
sympas et le village absolument sublime !
Dodo. À demain pour une longue longue journée.
Camino mozarabe (20) :
Moclin-Alcala -
10 juin 2019 -
Aujourd'hui,
je tente une folie. 22 km, en partant un peu
avant 10h.
- En réalité, il faut que je me fasse à
l'heure espagnole : entre 14h et 18h, mieux
vaut être discret... Il ne fait pas trop
chaud. Je marcherai à cette heure-là.
➡ Je vais manger le desayuno au resto de
Moclin. Encore une fois, tostadas avec crème
de tomates, huile d'olive et jamón...
- On me signale qu'il ne s'agit pas d'une
spécialité andalouse, mais catalane...
- J'aime beaucoup l'ambiance d'ici. Derniers
adieux au monsieur qui m'a aidé hier et aux
gens du café.
▶ Ai dû mal à partir.
➡ La descente est rude. Je préfère marcher sur
la route...
- Puis le sentier s'enfonce dans les oliviers.
Il y en a à perte de vue.
- Nouvelle marche sur la carreterra jusqu'à la
route nationale qu'on traverse.
➡ Puis le chemin monte à travers les oliviers
pour une des grimpettes les plus dures que
j'ai faites (en tant qu'amputé, bien sûr :
marche à devers, raide, sableuse... :
quelqu'un de normal n'aura pas de difficulté).
- La descente est sympa.
➡ On remonte vers le village de Ermita Nueva
(13 km, déjà). Aucun bar ouvert : aïe ! Je ne
suis pas sûr d'avoir assez d'eau !!! Faudra
économiser.
➡ Les paysages sont très beaux. Toutefois,
durant plusieurs kilomètres, il y a pas
d'arbres, ni ombre...
- Puis commence une longue montée vers Alcala
la Real.
Les derniers kilomètres sont assez pénibles...
Petite
fleur qui s'avance courageusement sur le
bitume
➡ L'entrée dans la ville n'est pas terrible
non plus.
Mais on entrevoit des plongées vers la vieille
ville et un majestueux château qui domine la
cité.
▶ Des malins ont tracé des flèches
jaune-vertes sur le sol. Je les suis : mais ce
ne sont pas les bonnes. Je me retrouve sud de
la ville, à contresens.
- GPS, GPS, au secours ! Je retrouve la bonne
route. En ville, c'est toujours compliqué.
- Pot rafraîchissant : tinto de verano, bien
sûr. Il est 18h : les espagnols sortent.
➡ Le gîte où je loge (Casa Marisa) est très
bien et pas cher.
Dernière sieste, douche, repas et repos.
- Demain, j'envisage de dormir dehors une
nouvelle fois... Tous les hébergements sont
pleins ou n'acceptent pas des marcheurs
seuls...
Camino mozarabe (21) :
Alcala-oliviers après Venta del Carrizal
Ce
matin, je prends le temps de profiter du
confort de l'hébergement (Casa Marisa).
J'écris et me repose.
➡ Petit déjeuner (desayuno) Dans un bar déjà
très animé : cafe con leche, zumo de naranjas
et churros. Ai du mal à finir les churros !
- Quelques courses : ai décidé de dormir
dehors. Alcaudete est trop loin, et les
demandes d'hébergement n'ont rien donné (à
Castillo de Locubin, notamment : un peu en
dehors du Camino).
➡ Je pars vers midi. La chaleur est
supportable, je suis en forme.
- On quitte Alcala par une longue descente :
les vues sur la Ciudad et sa citadelle sont à
contre jour, mais je parviens à faire quelques
photos.
Petite
croix dans les oliviers.
▶ À un moment, brusquement plus d'oliviers à
droite, mais des cerisiers croulants de
cerises. Depuis Almeria et sa région (🍊), je
n'ai plus la chance de cueillir des fruits
directement dans les arbres ! 🍒🍒 Je remplis
un sac (ça coûtera des clopinettes au
propriétaire) et je savoure !
- Petit hameau et pause près d'un ancien
lavoir.
- Quelques petites grimpettes tranquilles.
➡ Le chemin est toujours au milieu de collines
couvertes d'oliviers. Il s'enfonce dans une
vallée.
- C'est très beau, mais il y a un gros souci
(qui dérange mon âme de musicien) : toujours
des bruits mécaniques.
En effet, on longe la RN de Granada à Cordoba.
Et dans les oliviers, on entend des tracteurs
🚜, des tronçonneuses, des
débroussailleuses... Jamais du silence
naturel.
➡ 8 km après le départ, il y a une mauvaise
indication. Le chemin grimpe, parvient à une
ruine et rejoint un carrefour à 2,5 km de
Castillo de Locubin.
- Le village flanqué sur la montagne est
magnifique, et je comprends pourquoi les gîtes
sont pleins.
Mais je me suis éloigné et surtout les balises
ont disparu !
- Je regarde le programme que m'a donné Paco à
Guadix : Il fallait traverser quelque part la
RN !
➡ Pour rejoindre le Camino, il faut longer une
route hyper dangereuse, arriver sur un grand
rond point avec la RN, passer sous un pont et
revenir en arrière. Je ne suis pas rassuré et
un chouia en colère. Entre 2 et 3 km de plus.
La 🌒 Lune se lève derrière les
Collines...
➡ La suite se passe dans des paysages un peu
plus variés que les oliviers, avant une
descente vers le village de Venta del
Carrizal. Il est 17h30.
- Une fiesta se prépare. Un café. Je commande
cerveza et tapas, et regarde les préparatifs
de la fête qui aura lieu demain.
Balise cachée ! Pas étonnant qu'on s'égare
quelquefois...
➡ Après 19h, je repars.
Je croise une petite tortue :
que fait-elle ici ?
- Je grimpe dans les oliviers et me cherche un
petit coin pour dormir.
J'avise un olivier tranquille. Il y a de la
paille.
😲 Erreur de ma part : enlever la paille de
mon sac de couchage le lendemain matin sera un
vrai travail de forçat !
➡ Nuit étoilée : majestueux. On voit presque
la Voie Lactée...🌌
(Photo
piquée sur un site andalou)
Camino mozarabe (22) : sous
les oliviers-Alcaudete
- 12 juin 2019 -
Me voici
dans les oliviers. En fin de nuit, il fait
froid.
Comme prévu, je passe près d'une heure à
(bêtement) nettoyer la paille qui s'est partout
infiltrée !
- La nuit a été belle, avec les étoiles.
➡ Je marche tranquillement vers Alcaudete.
Oliviers, oliviers, oliviers à perte de vue...
- Belles maisons abandonnées, aussi. Triste...
- Il y a une grosse usine dans la vallée.
▶ Comme je l'ai écrit hier, il y a toujours un
bruit de moteur au fond. C'est dommage...
➡ Juste en arrivant à Alcaudete, Il y a une
fontaine. Machinalement, je m'y arrête, sans
savoir que...
... que cette fontaine est une source qui, juste
en-dessous, a donné naissance à un sanctuaire
marial.
(Il
reste 1114 km avant Santiago)
▶ Une magnifique église survient. C'est une
grosse surprise. J'y entre. Un lieu profondément
apaisant. Il y a une communauté de religieuses
contemplatives.
- À la place des habituels retables des églises
espagnoles, il y a une admirable représentation
de "Nuestra Señora de la Fuensanta".
- On peut ne pas aimer, mais à titre personnel,
je m'y suis laissé prendre.
▶ Naturellement, je me renseigne. Une apparition
à un soldat en fuite et assoiffé... Il y a un
mélange d'histoire, de légende et de piété
médiévale. D'autant plus que ces événements se
sont déroulés à l'époque de la Reconquista...
- Ça n'est égal : le site est admirable.
➡ Le Camino descend en ville par une longue
allée d'arbres, de fleurs, où les passants
viennent se promener.
➡ Je descends au gîte : c'est un centre sportif.
On ne peut me recevoir avant 16h. Quand on a
passé la nuit dehors, on aimerait bien une
petite sieste.
- Je retourne manger une pizza dans un café en
bas de la grande allée précédente.
▶ Puis à 16h, j'arrive au centre sportif. Le
logement ? Une petite salle de sport, avec
matelas par terre. Douches collectives. Le
peregrino se contente de ce qu'on lui donne !
- Durant la soirée, j'entends des enfants qui
jouent...
- Courses et vite dodo : demain, j'envisage de
faire les 25 km entre Alcaudete et Baena d'un
coup. Il n'y a ni ravitaillement, ni eau, ni
village... Il faudra partir tôt.
Camino mozarabe (23) :
Alcaudete-Baena
Un
challenge, ai-je signalé : 25 km ! Je me lève à
4h, grignote, me prépare et file dans la nuit à
5h.
- Une riche et belle journée m'attend.
➡ Il fait nuit. Après avoir quitté Alcaudete, je
marche sur une petite route tranquille.
- Le Camino longe un immense parc de panneaux
solaires. Au moment du lever du Soleil 🌄, on
entend des craquements... comme si les panneaux
s'ébrouaient !
🤔 Ai des problèmes de moignon. Je dois
m'arrêter longuement et soigner, vu la longueur
de l'étape.
➡ Le chemin descend, les paysages semblent
changer.
Puis il remonte et rejoint la RN.
- Il passe une rivière presque asséchée...
➡ Le sentier remonte brutalement, chemine dans
les oliviers...
et redescend vers un lac... En fait, une lagune
desséchée qui doit se remplir l'hiver.
▶ Il s'agit d'un des plus beaux paysages que
j'ai vus depuis le départ d'Alméria.
Malheureusement, le Soleil ⛅ se cache et je ne
peux prendre de belles photos !
PS. Je ne me plaindrai pas des nuages, vue la
longueur de l'étape.
- Je fais une longue pause. Il est 11h et j'ai
parcouru 12 km.
➡ Le Camino fait le tour du Lac qui est une
réserve naturelle.
▶ Croyant bien faire, j'essaie un chemin sensé
couper un détour.
Mauvaise idée : je dois traverser un gué et
mouiller sandales et pied de la prothèse !
➡ La route continue dans d'admirables paysages
d'oliviers sur terre blanche.
- Une ferme : des ânes, des chiens 🐕 aboient et
cherchent à me mordre par derrière. Les bâtons
de marche sont efficaces...
➡ Je fais une pause (16 km). Commence alors une
interminable marche légèrement montante sur un
large chemin caillouteux et sableux, blanc, sous
le Soleil revenu... sans ombre, au milieu des
oliviers.
- Nouvelle pause à 20 km. Je somnole et
m'assoupis.
➡ 2 km avant Baena, ENFIN, ça change !
- Une grosse usine chimique envoie de gros
soupirs qui résonnent loin.
J'apprendrai plus tard (par Antonio) qu'il
s'agit d'une usine qui brûle les déchets
d'olives et qui produit de l'électricité.
- Il y a également un nouveau grand parc de
panneaux solaires.
L'Espagne s'avance dans les énergies
renouvelables.
➡ Dernière côte, superbe vue sur Baena
(malheureusement gâchée par des câbles
électriques)...
▶ La descente est casse-gueule. Je descends
prudemment sous un Soleil ☀ de plomb.
- L'entrée dans Baena est une montée raide.
L'auberge est tout en haut ! Ouf. J'arrive : il
est 17h.
➡ L'auberge : un dortoir. Il y a une peregrina.
Les douches sont froides, mais je ne m'en plains
pas, bien au contraire... après 12h de marche.
- La vue de là-haut est exceptionnelle.
➡ Vers 19h, Antonio, ami de l'association, passe
me voir. Il parle français. On se donne
rendez-vous à 20h au resto "El primero de la
mañana".
- Antonio me parle de sa ville (20.000
habitants), de ses difficultés, de la dépendance
à la monoculture de l'olivier, et divers points
d'intérêt.
Il me déconseille de faire la dernière étape
avant Cordoue : pas intéressante.
▶ Puis nous allons ensemble à une conférence sur
...
... le Camino de Santiago 😂
Je fais la connaissance de sa femme. La
conférence tourne autour de 10 idées sur le
Camino. Les côtés historiques et spirituels sont
fortement développés. Je ne m'y reconnais pas
trop.
➡ Retour à l'auberge vers 22h30
Quelle journée ! Les 25 kms ont été faits !!!
- Demain, repos.
Camino mozarabe (24) : journée à
Baena
Dormir
librement est un plaisir et un privilège des
jours de repos. Je prends le temps de lire,
d'écrire, faire des sudokus...
L'auberge domine toute la ville.
Des enfants préparent un spectacle sur
l'esplanade du château.
➡ À travers des petits tours dans la cité de
Baena, je descends prendre un desayuno au bar
"El primero de la mañana".
- Quelques courses, nouvelle sieste.
➡ Dans l'après-midi, je vais visiter le musée
de l'olive, selon la recommandation d'Antonio.
- Passionnant, surtout quand on a passé des
journées à cheminer au milieu des
oliveraies...
Baena est une capitale mondiale de l'huile
d'olive.
Le jeune de l'entrée, Rafa, s'est montré très
accueillant.
➡ En remontant, je m'arrête dîner au
restaurant.
- Puis je flâne dans les petites rues, pour
prendre des photos du coucher du Soleil 🌄,
croiser des enfants qui jouent au foot, me
retrouver au milieu du spectacle des enfants
qui préparaient le matin...
- Et vite coucher
Camino mozarabe (25) :
Baena-Castro del Río -
15 juin 2019 -
- Sur
Facebook, on a tchatché à propos d'un
hébergement pour moi, à Castro del Río.
➡ Je pars confiant vers 8h30.
Au revoir, Baena, très belle cité !
- Route tranquille et facile au milieu des
oliviers.
... puis large chemin tranquille et facile au
milieu des oliviers.
- Des tas de petits lapins 🐰, mais pas moyen de
les photographier.
▶ En attendant et plutôt que photographier des
oliviers à l'infini, voici quelques fruits de
notre civilisation, en bord de route...
"Moi,
je suis presque transparent"
Certains voudraient bien se cacher...
"Ne
rougis pas, non, ne rougis pas !"
"On est
tellement mieux à deux"
"...voire à plusieurs !"
"De toutes façons, je me demande
bien à quoi je sers dans ce pays !"
➡ Le Camino franchit une rivière déjà vue : le
Rio Guadajoz.
- Puis il s'engage sur une jolie petite route au
milieu des oliviers... sauf sur la fin...
Oh ! Un
Ent s'est caché dans les rochers...
Aïe, ça
pique
Ça
pique toujours, mais derrière, qu'est-ce que
ça sent bon !!!
----------
PROBLEMA DE IDIOMA
➡ Arrivée à Castro del Río après 19 km
finalement assez paisibles.
Le rameau d'olivier n'est-il pas un symbole de
paix ?
- Tout est fermé. Je frappe à la porte d'une
casa rural sur la place de l'église. Réponse :
"no sé", et on me claque la porte au nez.
J'entends des rires derrière la porte (attention
la parano, Nicolas !).
Un peu plus tard, je rappelle au téléphone : pas
de place, et clac, sans mot de politesse..
▶ Ai essayé d'atteindre un ami du Camino,
conseillé par l'association parisienne. Ce
n'était pas le bon numéro : et celui qui ne
répond raccroche et bloque son téléphone...
▶ Téléphone à la police rurale pour l'accès à
l'auberge municipale. On ne se comprend pas...
- Je me retrouve tout bête sur la place de
l'église. Bon, je descends vers l'Ayutamento...
...et je tombe sur l'ange 😇 de service :
"Non,
ce n'est pas moi, désolé 🕊"
...en l'occurrence, un jeune peregrino du nom
d'Ézéchiel, qui arrive de Malaga. Je suis le
premier peregrino qu'il rencontre.
▶ Ezéchiel, au moins, se fait comprendre :
"problema de idioma !!", conclut-il. Nous allons
à la police : nous obtenons les clés du gîte
municipal.
- Ok, ça ira : pas de cuisine pour une bonne
tasse de thé. Mais pas grave : le reste y est,
notamment une bonne douche chaude.
De plus, on ne paie rien ! Et c'est samedi...
- Je dors jusqu'à 20h30. Et rate des tentatives
de contact par téléphone, ainsi qu'un spectacle
équestre auquel j'étais invité.
➡ Dommage : problema de idioma !
FIN DES "PROBLEMAS DE IDIOMA"
----------
La nuit tombe 🌄
- Vais manger (abondamment) dans un kebab. Ça me
convient.
- et dodo.
🚶 Demain, dimanche. Je marche jusqu'à Espejo.
Avec mon problema de idioma, je vais encore
dormir dehors !!! à moins d'un nouvel ange 👼 ?!
Camino mozarabe (26) :
Castro-Espejo
Ce
matin, je quitte Castro del Río vers 9h30,
après un copieux desayuno dans un bar.
But : quelques kilomètres jusqu'à Espejo.
- À noter qu'il est dimanche et que mes
"problemas de idioma" risquent une fois de
plus de me compliquer la tâche, pour trouver
un hébergement.
▶ Je me suis préparé mentalement à dormir
dehors de nouveau, s'il le faut...
➡ Le ciel est couvert. On s'éloigne de Castro
d'abord par une route bitumée, puis le chemin
part dans la campagne.
L'olivier sert aussi à fabriquer des
meubles...
Les
chiens aboient, la caravane passe...
- Des oliviers toujours, mais aussi des
paysages nus.
La rivière Guadajoz, fidèle
compagnie par intermittence.
- Une montée et surtout une énorme surprise :
l'apparition de la cité d'Espejo entre deux
collines fait forte impression...
▶ Je la prends en photo, malgré l'absence du
Soleil. Je fais une longue pause.
- Puis on s'approche, on entre.
Sur un rond point, il y a une maquette de la
forteresse qui domine le village.
➡ Il faut grimper raide pour atteindre la
place principale. Il est 15h...
- Oh la chance ! Un bar est ouvert.
J'ai le système digestif dérangé, alors je
commande du coca cola (c'est exceptionnel).
👼 Et voici l'ange du jour : un policier entre
dans le bar. Je me précipite pour lui demander
la clé de l'albergue municipal...
▶ C'est OK : il m'accompagne, m'installe.
Une confidence : des 4 auberges municipales de
ces derniers jours (Alcaudete, Baena, Castro
et donc , Espejo), celle d'Espejo est très
nettement supérieure aux autres : cuisine,
salle de bains avec douche à l'italienne (très
important pour un amputé), télé, lits avec
couettes...
➡ Il me reste quelques provisions. Je mange
les restes, je bouquine, écris, regarde la
télé...
... et sommeil.
- Donc, je ne dors pas dehors cette nuit !
Camino mozarabe (27) :
Espejo-SantaCruz
Le gîte est
confortable. Je ne serais pas pressé de le quitter
si des travaux n'avaient commencé juste en face...
➡ La cité d'Espejo est vraiment magnifique. J'erre
ça et là pour en profiter.
- Je croise un peregrino qui accepte de me prendre
en photo, mais qui n'est pas très liant.
- Du haut du village, on voit Santa Cruz avec
l'impression que c'est tout près ! 13 km, en
réalité, me dit un vieux monsieur espagnol, qui
m'explique toute la région...
➡ La descente qui quitte Espejo est pentue... J'ai
droit à une jolie glissade sur les fesses, à la
sortie. Pas de bobo.
- Ces chemins sont pierreux, caillouteux et
sableux : on dérape facilement...
- Très vite, on est dans les oliviers, mais pas
uniquement. Il y a de plus en plus de tournesols
🌻 : la guerre des huiles ! (Je ne parle pas
politique ! 😁).
- Aujourd'hui, il y a un vrai silence. Le Soleil ☀
tape : mais je suis habitué.
On croise cependant quelques voitures, tracteurs
🚜 et même un camion qui me klaxonne avec de
grands signes.
➡ Le Camino s'engage dans un chemin plus étroit.
Ça monte et descend...
- Une dernière pause toutefois près du fidèle
fleuve Guadaroz qui accompagne le Camino depuis
plusieurs jours.
Sauterelle vole...
➡ Le sentier rejoint la carretera, une RN :
l'avant dernier kilomètre le long de cette route
est hyper dangereux. Je ne suis pas rassuré !
- Ouf, le Camino quitte la route après une
dernière traversée du Guadaroz, et termine sur un
chemin tranquille.
Sur le
Camino, le bon chemin est souvent le plus étroit !
➡ Je loge à l'hôtel Bartola (pas Bartoli, me
souffle Cécilia 🎶 !). Le gérant a fait le Camino.
Il me montre des photos. L'accueil est très sympa
et le confort à la hauteur... même si le prix est
un peu cher pour ma bourse.
{NOTE : mais cela fait 2 jours que je ne paie pas
l'hébergement !}
- Grosse grosse douche froide (il a fait très
chaud aujourd'hui), repos, cena (plato combinado)
et dodo.
Camino mozarabe (28) :
SantaCruz-Cordoba -
18 juin 2019 -
Dilemme de la
nuit, suite échanges Facebook... Aller en bus
jusqu'à Cordoue, ou prendre le risque de marcher 26
km et donc 2 jours de plus.
... sachant qu'il n'y a pas de gîte et que je serai
contraint de dormir dehors. Mentalement, je m'y suis
préparé.
Avec le gérant de l'hôtel, on regarde les horaires
de bus. Suis un peu triste de quitter cet hôtel très
accueillant. Je me rends, un peu culpabilisé, vers
la station. Là une dame discute avec moi du Camino.
➡ C'est alors qu'une jeune femme 👸 s'arrête en
voiture, et propose de m'emmener à Cordoba.
- Je ne me fais pas prier et toute culpabilité
disparaît ! D'autant plus qu'elle est charmante.
Elle se nomme Maria et arrive de Castro del Río.
➡ Et voilà : me voici à Cordoue grâce à un 👼 ange
(en seat) de plus 🚗. Elle me dépose au Pont
Gabriel.
... le long du Guadalquivir, ce fleuve que mes vieux
cours d'espagnol m'avaient rendu mythique !
▶ Par acquis de conscience, je décide de remonter en
sens inverse, quelques km le Camino.
- Je bavarde avec 2 français, de Mont-de-Marsan sur
le Pont Romain.
- Puis en sortant de la ville, au bout de 3 km, je
tombe sur le peregrino rencontré à Espejo... tout
étonné de me voir là (et moi aussi ! 26 - 3km en une
matinée : speedy !).
... Mais quand je lui explique que Maria m'a
transporté sur ses ailes, il a compris et bien ri.
- Je grimpe dans un champ pour avoir une belle vue
de la Cité. Puis je retourne en arrière en suivant
un sentier sur la crête.
➡ Retour, arrêt tinto de verano, entrée majestueuse
dans la ville, le long de la Mozquita... Puis, par
les petites rues, je rejoins l'hôtel Alcazar.
- Fernando m'attend. Et me voici installé dans une
confortable (et bon marché) belle chambre. Douche,
sieste...
➡ Le soir, je vais voir un restaurant, le Taurino
Rincón, qui m'a été conseillé : pas de bol. On ne
sert plus.
- Petite balade de la noche Et arrêt dans un resto,
près de la statue d'Averroès. Bonne occasion de
réviser l'histoire philosophique.
😡 Cela dit, le resto est cher, et quand je dois
attendre 1/2 heure pour voir arriver le postre, je
me fâche ! Les serveurs se confondent en excuses et
me servent un délicieux digestif local, pour se
faire pardonner 😁.
➡ Aujourd'hui, je n'ai pas marché 26 kms, mais les
6-7 kms refaits en sens inverse + les kms de marche
dans la ville et les petites rues ont largement
dépassé les 12 qui ont fait ma moyenne depuis le
départ d'Alméria.
🕌⛪ CORDOUE : voilà, j'arrête ici pour cette fois.
Demain visite.
Camino
mozarabe (29) : une journée à Cordoba - 19 juin 2019 -
Cordoue-Cordoba :
une merveille. Ai passé la journée à sillonner la cité
historique. Ce que j'ai découvert, entre-autres :
▶ Cordoue est la ville la plus "arabe" (ou mauresque) de
l'Espagne. Longtemps un Califat.
▶ Elle a été la plus grande ville d'Europe aux Xème et
XIème siècles. Devancée par Bagdad si on intègre le Moyen
Orient...
▶ Elle est la cité de Maïmonide et d'Averroès dont les
œuvres ont influencé toute l'époque médiévale, et dont
certaines facettes sont encore d'actualité.
Averroès
➡ La Mozquita -Mosquée-Cathédrale est la troisième plus
grande mosquée du monde (derrière la Mecque et la Mosquée
bleue d'Istanbul).
Au milieu, a été construit une cathédrale gothique : très
étonnant.
Fais des essais de filtre différents avec. L'appareil
photo 📷
C'est cette
couleur ci qui est la plus proche de la réalité.
Étonnant cette cathédrale gothique au milieu de la
Mosquée...
➡ Le quartier juif, la synagogue, et le musée séfarade (et
sa mine d'informations sur l'histoire juive).
Maïmonide
La synagogue
Les artisans
juifs sont devenus spécialistes de la broderie avec du
fil d'or
➡ Ruelles et patios : il faut errer librement, et aller
visiter le Palais de Viana, avec ses 12 patios intégrés.
Grande Place dont
j'ai oublié le nom...
➡ Il y a aussi l'Alcazar. Pas vu l'intérieur... et à côté
de l'hôtel.
➡ Physiquement, j'aurais bien continué à marcher : ce sont
les chaussettes et les sandales qui ont le plus souffert.
Mais je suis attendu en Isère.
- À noter que je n'ai aucun souci de moignon : ni escarre,
ni plaie, ni hématome... C'est bien la première fois !
- Quant au Mozarabe, j'encourage tous ceux qui le
désirent, à s'y risquer. Sur cette adresse, vous aurez
quelque idée de l'aventure.
À bientôt. Nicolas.
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