Oui, notre monde n'est pas encore jojo, mais l'était-il il y a 6-7OOO ans, lorsque nous commencions à bredouiller un proto-langage, lorsque nous élaborions plus tard des alphabets-voltiges, que nous commencions à écrire la Bible, Lao-Tseu, Rilke?
Des guerres, des génocides, des abominations parsèment une longue route sanglante. Le sang est source de vie, de réincarnation, de renaissance.
Le chemin à parcourir est long, mais il est beau et surprenant. Il est surprenant et beau, ce qui ne veut rien dire en soi, mais en compréhension, oui.
Tout notre univers, intérieur et extérieur, ce chemin là reste à faire. Nous naviguons sur un océan d'ébauches, de choses inaccomplies, la vie est une ébauche sans cesse perfectionnée. L'artiste n'est à juste titre jamais content de son oeuvre achevée.
Patience, patience ..., comme auraient dit H.Reeves et Paul Valéry. Même les crétins cons deviendront intelligents un jour, incertain. Enfin, espérons.
Nicorazon a répondu :
Il y a plusieurs différences de taille entre l'époque de Lao Tseu, de la Bible (un peu moins de Rilke et de Lou Salomé). Au moins deux :
- D'une part, aujourd'hui, c'est toute la Planète qui est en danger. L'homme appartient à une maison dont les limites habitables sont connus.
- D'autre part, comme l'ont remarqué Hans Jonas et Hannah Arendt, la représentation mécaniste et matérialiste dominante fait que ce n'est plus la mort qui surprend dans un monde dominé par la vie,
mais la vie qui surprend dans un monde dominé par la mort. La fragilité est évidente et le combat n'est pas le même.
La vie, de ce point de vue, n'est pas un océan, mais plutôt une fleur unique et fragile à préserver. À moins, de fait, qu'elle ne soit dans l'esprit et la poésie éternelle, ce qui en soi ne me
déplaît pas, bien au contraire.
- D'une part, aujourd'hui, c'est toute la Planète qui est en danger. L'homme appartient à une maison dont les limites habitables sont connus.
- D'autre part, comme l'ont remarqué Hans Jonas et Hannah Arendt, la représentation mécaniste et matérialiste dominante fait que ce n'est plus la mort qui surprend dans un monde dominé par la vie, mais la vie qui surprend dans un monde dominé par la mort. La fragilité est évidente et le combat n'est pas le même.
La vie, de ce point de vue, n'est pas un océan, mais plutôt une fleur unique et fragile à préserver. À moins, de fait, qu'elle ne soit dans l'esprit et la poésie éternelle, ce qui en soi ne me déplaît pas, bien au contraire.