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S'étonner de la vie avec la nature, la philosophie, les sciences, l'esprit...

Aventures et commentaires sur les événements du monde ou expériences personnelles... avec une sensibilité plus forte vers l'étonnement et la créativité

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Aventures au désert

Le propre de l'infini, disait le mathématicien Cantor, est d'être égal à ses parties. En d'autres termes, l'infini n'est pas seulement dans les immensités et les étendues, il se rencontre aussi dans des figures ou des événements très particuliers.
Je reviens du désert, au sud de Zagora, au Maroc. Au coeur d'un groupe de 18 personnes dont mon frère Laurent, avec le soutien de sept berbères magnifiques, nous avons traversé montagnes de pierre, dunes de toutes les couleurs, dormi sous une étincelle d'étoiles...
J'y étais parti pour alimenter une aspiration spirituelle ancienne et intense et je voulais toucher quelque signe de l'absolu et de l'infini. Propos bien prétentieux et quelque peu pompeux que j'ai en plus proclamé au groupe, au départ, et que j'ai même eu l'imbécilité d'écrire dans la lettre de motivation que nous demandaient les organisateurs de l'équipée, Pierre et Anouchka.
  • Au bout de trois jours, le désert m'ensorcelait, mais brusquement quelque chose a basculé : je n'étais pas seul dans le désert, et sa beauté infinie n'était pas uniquement dans l'espace, les splendeurs qu'il déployait, la vie qui y émergeait çà et là comme un défi au sable envahissant. Elle était aussi dans les figures et les visages de mes compagnes et compagnons d'aventure dont toute la richesse intérieure, forte ou fragile, se révélait au fur et à mesure que nous cheminions. Jamais dans ma vie, me semble-t-il, je ne m'étais tant aperçu (autrement que dans le discours) que chaque instant, chaque petit événement, un mot ici, une étreinte là, un rire ou un sourire, un regard, un frémissement d'émotion, pouvaient être imprégnés de tant de puissance et de vérité. Comme dans un océan calme et profond qui reflète les couleurs du ciel et du soleil, l'autre, les autres, me révélaient à moi-même.
Les anciens parlent souvent du désert comme d'un lieu de rencontre de soi à soi. Parfois, cela fait un peu égocentrique, voire narcissique. Ici, le Soi s'est rencontré dans l'amitié et les regards. Oui, Cantor a raison, l'infini et l'absolu sont aussi dans les occasions et les événements les plus infimes et les moins visibles...

Publié le 23/02/2009 à 16h48 dans Planète village

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